06 juillet 2023 - Actualités
Rafraichissement urbain et adaptation aux vagues de chaleur : de nouveaux outils pour les collectivités
D’après le baromètre du médiateur de l’énergie, 59% des Français déclarent souffrir de la chaleur l’été. Avec le réchauffement climatique, l’inconfort estival devrait être une préoccupation de plus en plus importante. Les centres urbains sont d’autant plus touchés avec les phénomènes d’ilot de chaleur. Dans ce contexte, AMORCE accompagne les collectivités avec la rédaction d’une note. L’ADEME s’est également emparée du sujet avec une plateforme dédiée.
Avec l’arrivée de l’été, les premières chaleurs se font sentir sur le territoire. Les villes sont d’autant plus exposées que leur fort taux de minéralisation, le faible taux de végétalisation et la présence de nombreuses activités humaines amplifient la température localement : c’est le phénomène d’ilot de chaleur urbain. L’écart de température peut être de plus 5°C entre ville et campagne. De nombreux habitants souffrent de cette chaleur additionnelle : 59% des Français déclarent souffrir de la chaleur l’été. La solution palliative face à cette problématique consiste à employer des modules de climatisation, qui vont refroidir un local en rejetant la chaleur à l’extérieur. Une nouvelle source de chaleur alimente alors l’air extérieur, amplifiant la surchauffe ambiante.
De plus, les climatiseurs ont des performances énergétiques relativement faibles : ils participent à des pics de consommation électrique en saison estivale : la thermosensibilité de la consommation d’électricité en été s’élève en moyenne à 1000 MW/C° à partir de 20°C. Dans un contexte de réchauffement climatique il va devenir nécessaire de trouver les vecteurs d’adaptation les plus sobres possibles.
AMORCE a publié une note afin d’accompagner les collectivités dans leur projet adaptation aux fortes chaleurs. Les collectivités peuvent agir sur la réduction de la température des ilots de chaleur urbains par la mise en place de méthodes dites « passives ». Ces méthodes consistent à adapter l’espace urbain en, par exemple, limitant le stockage de la chaleur (surface non imperméabilisée), en renvoyant le rayonnement solaire (surface à albedo élevée), et en diminuant la température grâce à l’évapotranspiration des végétaux.
Sur leur parc de bâtiment, les collectivités peuvent aussi agir sur la réduction de la température, toujours par des méthodes passives, en équipant les bâtiments de protections solaires, en rendant possible la surventilation nocturne et en augmentant l’inertie des bâtiments pour conserver la fraîcheur par déphasage des températures diurnes et nocturnes. Ces moyens passifs devront être étudiés et priorisés par rapport aux méthodes dites « actives », qui visent à réduire la température dans des bâtiments par l’emploi d’équipements techniques, consommateurs d’énergie. On retrouve dans cette catégorie les climatiseurs Air/air, mais également des solutions plus innovantes et plus sobres telles que les réseaux de froid, la géothermie et la thalassothermie qui auront l’avantage de ne pas subvenir uniquement aux besoins des bâtiments de la collectivité.
Pour faire connaître toutes les solutions aujourd’hui déployées pour limiter l’inconfort en été, l’ADEME a également mis en ligne une plateforme, nommée Plus fraiche ma ville. Destinée aux collectivités et permettant d’avoir accès à des fiches techniques sur les différentes solutions de rafraichissement urbain, actives comme passives. La plateforme a également vocation à accueillir des retours d’expérience. Elle est aujourd’hui encore en développement, nous invitons donc les collectivités ayant déjà réalisé des projets d’adaptation à la surchauffe urbaine à prendre contact avec l’ADEME afin d’alimenter cette plateforme.
Contact : Rémi BEAULIEU