12 octobre 2021 - Nos positions
COVID & boues : AMORCE demande au gouvernement de lever les restrictions !
Si l’hygiénisation des boues d’épuration avant épandage par principe de précaution avait du sens au printemps 2020, le maintien de cette réglementation d’exception malgré l’avancée des connaissances scientifiques sur le SARS-CoV-2 ne se justifie plus voire devient largement contre-productive sur le plan sanitaire et environnemental ! C’est pour plaider la cause des services publics d’assainissement qu’AMORCE a écrit en ce début octobre au Premier ministre et à ses ministres.
Télécharger le documentUn faisceau d’indices concordant pour monter l’efficacité des pratiques courantes de gestion des boues
Si « prouver l’absence » est toujours difficile, plusieurs indices concordent pour démontrer que les boues ne présentent pas de risques majeurs de contamination :
- La faible résistance de ce virus enveloppé (SARS-COV-2) dans le milieu aquatique, comme l’a encore rappelé M. Maréchal lors du webinaire AMORCE du 22 juin 2021;
- L’efficience des bonnes pratiques d’épandage des boues d’épuration et des équipements de protection individuelle classiques, conçus pour des pathogènes bien plus résistants, qui ont permis de protéger avec succès les personnels de l’assainissement et les riverains ; l’OMS et l’INRS avaient d’ailleurs confirmé la pertinence des EPI dès le début de la crise sanitaire ;
- L’absence d’exposition spécifique à un risque pour les égoutiers et agents de l’assainissement, qui a amené le gouvernement à ne pas les inclure dans les populations éligibles en priorité à la vaccination avant courant mai 2021.
Au-delà de ces connaissances scientifiques, c’est bien maintenant, sur le plan du politique, qu'une prise de décision doit intervenir pour alléger la réglementation d'exception.
Un principe de précaution aux multiples effets néfastes
Cet arbitrage politique devient d'autant plus urgent qu'en encourageant le "surchaulage", en surchargeant les STEU ou encore en rendant la vidange des lagunes quasi impossible, ce principe de sur-précaution est en train de générer des conséquences hautement préjudiciables pour l’environnement et la santé publique :
- Accroissement du risque de saturation des unités de traitement avec, à la clé, des impacts sanitaires forts : dégradation de la qualité de l'eau rejetée au milieu naturel, départ de boues directement dans les cours d'eau, développement de cyanobactéries, ... ;
- Impact à terme sur les cultures et risque de déséquilibre chimique des sols de nombreux territoires ;
- Réduction de la capacité à investir des services publics d'assainissement dans les enjeux prioritaires auxquels ils doivent faire face : modernisation des réseaux, amélioration des performances de traitement des stations ...
- Impact sur l’ensemble de l’économie du cycle de l’eau en détournant plus de 20 millions d’euros, sur la seule année 2020, des priorités d’actions du 11ème programme des Agences de l’eau comme l’adaptation au changement climatique et la protection de la ressource en eau.
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Contact: Muriel FLORIAT