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07 novembre 2022 - Nos positions

Tribune collective - La France doit refaire cap sur l'éolien terrestre !

Tribune co-signée par WWF France, Engie Green, France Energie éolienne, Enercoop, Syndicat des énergies renouvelables, AMORCE et Energie Partagée

Tribune publiée dans Les Echos

 

En février, le président de la République a affirmé les ambitions de la France en matière de transition énergétique, mais l'éolien reste le parent pauvre de ces ambitions. Depuis, le vent a tourné : la crise de l'énergie s'est installée, l'Europe doit rapidement renforcer sa production renouvelable. Retarder de vingt ans la production éolienne terrestre en pleine crise énergétique serait une mauvaise idée.

 

L'option d'étaler dans le temps l'objectif de 37 gigawatts d'éolien terrestre en le reportant de vingt ans revient à diviser par trois le rythme d'installation annuelle de capacités éoliennes sur terre.

 

Une option à rebours des rapports du GIEC et des scénarios prospectifs énergétiques. Une option contraire aux opportunités d'emplois non délocalisables dégagées par la filière et aux retombées pour les recettes de l'Etat. Une option qui entraînerait le doublement des importations carbonées et une augmentation des émissions de CO2 de 14 millions de tonnes par an.

 

Aucune ambiguïté possible

 

Alors que la crise de l'énergie s'est installée, que la Commission et le Parlement européens ont proposé d'atteindre 45 % d'énergies renouvelables dans la consommation européenne dès 2030 et que la défaillance du parc nucléaire a récemment conduit RTE à relever sa vigilance sur la sécurité d'approvisionnement pour le début de l'hiver, se priver d'une composante comme l'éolien terrestre relève d'une stratégie pour le moins risquée.

 

D'autant plus qu'elle fragilise aussi la trajectoire climatique de la France, avec moins d'éolien terrestre que dans tous les scénarios projetés par RTE, l'ADEME et Négawatt.

 

A la veille de la COP 27 qui doit voir les Etats répondre à la crise énergétique en même temps qu'à la crise climatique, ce ralentissement assumé sur l'éolien pourrait en outre compromettre la capacité de la France à convaincre ses partenaires de sortir des énergies fossiles pour se tourner vers les renouvelables comme promis à la COP 26. La détermination manifestée par la France pour développer les énergies renouvelables ne peut souffrir d'aucune ambiguïté.

 

Impliquer les collectivités

 

Ce cap doit être atteint en protégeant la biodiversité. C'est possible : les travaux de durabilité menés par le WWF avec les acteurs de la filière éolienne pour développer des bonnes pratiques et les récentes études attestent de la mobilisation de la filière française.

 

Ce cap doit résonner comme une promesse à l'égard des collectivités, qui doivent être impliquées dès l'amont sur des projets, pouvoir contribuer aux enjeux de la politique énergétique, et bénéficier des retombées économiques, sociales apportées sur leur territoire. A l'égard des citoyens enfin, à travers de nouvelles formes de gouvernance et de modèles économiques.

 

A un moment où se dessine l'avenir énergétique de la France, pour préserver ses chances d'entraîner ses partenaires à la COP 27, pour sécuriser son approvisionnement énergétique et pour tenir ses objectifs climatiques, nous appelons la France à saisir la tribune de la COP 27 pour remettre le cap sur l'éolien terrestre.

 

Les signataires :

Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France

William Arkwright, directeur général d'ENGIE Green

Anne Catherine De Tourtier, présidente de France Energie éolienne, et les 342 sociétés adhérentes

Julien Noé, Président et fondateur d'Enercoop

Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables

Gilles Vincent, président d'AMORCE

Johann Vacandare et Mélodie de L'épine, coprésidents d'Energie Partagée